réussir une ICO

Comment réussir une ICO

Une ICO (Initial Coin Offering) est une méthode de levée de fonds par émission de tokens ou « jetons numériques », le terme anglais étant le plus utilisé au sein de la communauté francophone. Ces derniers ne sont pas à confondre avec les coins (où « pièces », là encore la terminologie anglaise est la plus fréquente) : alors que les tokens désignent des cryptoactifs opérant sur des blockchains déjà existantes (par exemple le Dai, Thether ou Shiba-Inu qui utilisent tous la blockchain Ethereum), les coins désignent quant à eux les cryptomonnaies officiantes sur leur propre blockchain (Bitcoin, Ethereum, Cardano, etc.). La frontière entre les deux est parfois flou, un token pouvant, à l’image de Thether, servir d’outil de transaction monétaire au même titre qu’une cryptomonnaie.

Souvent comparées aux IPO (Initial Public Offering), qui désignent l’introduction en bourse d’une entreprise, les ICO diffèrent de celles-ci en ce sens qu’elles ne donnent pas le droit à des actions faisant office de titre de propriété, mais à des tokens. Ces tokens peuvent procurer divers avantages à leurs détenteurs, comme le droit à utiliser les services du projet financé grâce à cette levée de fonds, ou encore un droit de vote sur certaines décisions à prendre par les développeurs.

réussir une ICO

Différence entre ICO et IDO

ICO et IDO (Initial Dex Offering) sont deux termes qui sont souvent confondus. En effet, l’objectif est le même : émettre des tokens pour lever des fonds. Mais le déroulement est différent. Pour faire simple retenez ceci :

  • Une IDO se déroule généralement sur un launchpad.
  • Une ICO est organisée « en interne » sur le site du projet

L’apparition des IDO, sur des tiers de confiance, fait suite à toutes les ICO douteuses qui ont vu le jour entre 2017 et 2018. Mais les ICO sans intermédiaires reviennent à la mode en 2022.

Après avoir explicité ce qu’est une ICO et le fonctionnement des tokens, passons maintenant à l’étape préalable à une levée de fonds : mettre sur pied un projet solide et crédible !

Préparation d’une ICO : Le projet

Avant de commencer vos démarches, il vous faut une idée solide et bien définie. Gardez à l’esprit que les ICO sont de plus en plus concurrentielles : les investisseurs, échaudés par les trop nombreux projets qui se sont avérés être des arnaques, sont plus exigeants et sélectifs qu’auparavant. Même si certaines ICO rencontrent un succès en se contentant de surfer sur le buzz autour des cryptos, les projets attirant la majorité des fonds sont ceux qui sont les mieux ficelés.

Le white paper : élément crucial de l’ICO

Avoir l’idée en tête c’est bien, la coucher sur le paper c’est encore mieux. Connu sous la dénomination de « white paper », ce document doit recenser l’objectif et les caractéristiques techniques de votre projet :

  • Quel problème cherchez-vous à résoudre ?
  • En quoi votre solution est meilleure que celles déjà existantes ? Pour cette étape, il est important d’avoir préalablement identifié vos concurrents.
  • Les caractéristiques techniques.
  • Les menaces identifiées, et comment y remédier.
  • Une conclusion qui récapitule le white paper en quelques lignes.

Le white paper du Bitcoin est le plus célèbre de tous et offre une excellente illustration de la manière dont doit être structuré votre document :

  • Le problème est clairement identifié : les échanges monétaires sont fondés sur la nécessité d’avoir un tiers de confiance (le plus souvent une banque), une méthode peu efficiente qui engendre des pertes ;
  • Une solution : une cryptomonnaie, nommée Bitcoin, fonctionnant de manière décentralisée sur une blockchain et dont les échanges sont certifiés par un processus de « proof of work ». L’intermédiaire n’est plus nécessaire et les pertes liées à des erreurs de paiement disparaissent.
  • La menace principale à trait à la sécurité et une réponse y est apportée : une attaque ne peut avoir lieu que si l’attaquant possède au moins autant de puissance de calcul que l’ensemble du réseau à instant donné, ce qui parait très peu probable étant donné les coûts qu’engendrerait une telle attaque. Le white paper précise également que si un tel scénario venait à se réaliser, il s’avérerait plus rentable pour l’attaquant de mettre sa puissance de calcul à disposition du réseau pour miner des Bitcoins plutôt que l’utiliser pour manipuler les blocs.
  • Un paragraphe de conclusion qui résume le document en une dizaine de lignes.

Bien que votre whitepaper ne sera sans doute lu que par une minorité d’investisseurs, il sera scruté avec attention par les experts en charge de noter votre projet. Il est donc important qu’il soit rédigé le plus clairement possible, sans fautes d’orthographe ou de grammaire. Les erreurs et les coquilles sont rédhibitoires et risquent d’entacher votre crédibilité ainsi que celle de votre projet.

Sur la forme, il n’y a aucune contrainte formelle. Satoshi Nakamoto a fait le choix d’écrire son article avec LaTeX, un langage très utilisé dans le milieu universitaire et qui permet de rédiger des articles scientifiques. D’autres white papers, à l’image de celui rédigé par Vitalik Buterin pour Ethereum, adoptent un style moins formel. Gardez un style sobre et facilement lisible, l’important est que la forme n’entrave pas le fond. N’hésitez pas à agrémenter votre texte d’images, de graphiques, de morceaux de codes ou de captures d’écran si vous pensez que ces éléments peuvent faciliter la compréhension.

Certaines personnes recommandent d’écrire le white paper après avoir constitué l’équipe de développement. Dans l’hypothèse où vous devez partir à la pêche aux talents pour constituer votre équipe, il est préférable de l’écrire en amont afin de prouver la cohérence et la solidité de votre projet à vos futures recrues. C’est également un très bon exercice pour vous permettre de déterminer avec précision quelles sont les compétences techniques que vous devez mobiliser pour mener à bien votre projet.

développer une ICO

L’équipe de développement pour votre ICO

Maintenant que vous avez pensé votre projet et traité les considérations techniques, il vous faut rassembler l’équipe de développeurs qui permettront de transformer ces réflexions théoriques en réalité concrète. L’idéal est de recruter des développeurs que vous connaissez bien et avec qui vous avez déjà travaillé. Dans l’hypothèse où, dans votre cercle de connaissances, vous ne disposez pas de personnes possédant les compétences nécessaires à l’élaboration de votre projet, vous pouvez vous tourner vers les plateformes de développeurs freelances. Upworks, Toptal ou Arc sont des exemples de sites sur lesquels vous pourrez embaucher des développeurs. Libre à vous de négocier le montant et les modalités de leur rémunération (fiat, cryptomonnaie, tokens générés par le projet, etc.).

La taille de votre équipe ne doit être ni trop grande, au risque de faire exploser vos coûts et perdre du temps à manager ses membres, ni trop petite au risque de jeter un doute sur la faisabilité du projet. La meilleure méthode pour définir la taille optimale de votre équipe est d’écrire clairement vos besoins en compétences, puis de vous poser la question de savoir si chaque potentielle recrue correspond bien à un besoin précis.

Enfin, faites un « background check » des candidats afin de vérifier leur fiabilité et leur intégrité. Le facteur confiance étant décisif dans la réussite d’une ICO, écartez systématiquement les développeurs qui ont été impliqués dans des projets s’avérant être des arnaques. Une fois votre équipe constituée, définissez clairement le rôle de chacun et mettez un lien avec leur profil linkedin ou tout autre page web attestant de leur expérience et leurs compétences ; cette transparence sera appréciée par les investisseurs et contribuera au succès de votre levée de fonds.

lancer une ICO

Lancer son ICO correctement

La constitution de votre projet et l’élaboration de votre équipe sont terminées, félicitations ! Vous êtes maintenant prêt à entrer dans le cœur du sujet : le lancement de l’ICO.

Un premier point est de vérifier que l’ICO est bien légale dans votre pays de résidence. C’est le cas dans la plupart des pays, à ce jour seules la Chine et la Corée du Sud ont banni les ICO. Si vous habitez en France, vous n’avez pas d’inquiétude à avoir à ce sujet.

Ensuite, vous devez définir les modalités de création de votre token. Plusieurs options s’offrent à vous :

  • Réaliser un hard fork sur une blockchain qui est déjà populaire. Bitcoin Cash en est un exemple sur la blockchain Bitcoin.
  • Utiliser la blockchain Ethereum en suivant l’une des 7 normes ERC. C’est la solution majoritairement employée aujourd’hui, 90% des tokens listés sur Coinmarketcap étant basés sur Ethereum. La norme ERC20 est la plus populaire et explique pas à pas la procédure à suivre pour configurer et émettre vos tokens sur la blockchain. Binance Coin et Cryptokitties sont des exemples de tokens créés via cette procédure.
  • Utiliser une autre blockchain : à l’image d’Ethereum, d’autres réseaux offrent la possibilité de créer et de diffuser son propre token. C’est par exemple le cas de BSC (Binance smartchain), AVAX, Solana etc. À vous de peser le pour et le contre de chaque blockchain (fonctionnalités, coûts, rapidité des transactions…) afin de sélectionner la meilleure option.
  • Développer votre propre blockchain : c’est la méthode la plus complexe et la plus intensive en ressources, mais également celle qui vous ouvre le plus de possibilités techniques.

Vous avez maintenant votre white paper, votre équipe de développeurs, un projet codé et bien ficelé ainsi que les modalités d’émission et de diffusion de votre token : félicitations, vous avez fait la moitié du chemin ! La seconde moitié, souvent négligée par certains développeurs qui pensent à tort qu’une bonne technologie suffira à attirer les investisseurs, est d’assurer la publicité de votre projet. Prochaine étape : le marketing !

L’importance du marketing pour une ICO

Il est commun pour un développeur s’enfermer dans des considérations techniques et d’occulter la phase de marketing. Celles-ci sont certes importantes pour les experts qui analyseront et noteront votre projet, mais même la meilleure idée du monde ne permettra pas de lever des fonds si elle demeure invisible aux yeux des investisseurs. Dans un milieu de plus en plus concurrentiel, il est important que vous parveniez à atteindre vos potentiels investisseurs en vous démarquant des autres projets.

La première étape est d’avoir un site web qui fournit de manière claire et précise des informations sur votre projet. Un petit voyage dans le temps grâce à la Wayback machine permet d’observer le site web d’Ethereum en janvier 2014, période clé du projet durant laquelle se sont vendus les premiers ETH. On y retrouve tous les éléments d’un bon site web :

marketing ICO
  • un compte à rebours avant l’ouverture de l’ICO,
  • un paragraphe qui explique le projet et dans lequel figure un lien vers le white paper,
  • un second paragraphe qui explique la raison de l’existence de ce projet,
  • une partie dédiée aux usages d’Ethereum avec quelques illustrations très simples à comprendre,
  • un texte qui synthétise la technologie utilisée en quelques lignes,
  • une partie qui présente l’équipe de développeurs,
  • un formulaire permettant de les contacter.

Vous pouvez également vous inspirer des sites des projets qui sont en cours d’ICO. Soyez original pour ne pas recevoir d’accusation de plagiat, mais sachez également restez sobre. Votre site web est la vitrine de votre projet, il se doit d’être avant tout informatif et la navigation doit être simple et ergonomique.

Une fois votre site mis sur pied, vous devez le faire connaître. Pour ce faire, vous devez aller à la rencontre de vos futurs investisseurs en rejoignant les réseaux sociaux : Twitter, Facebook, Instagram, Reddit, Tiktok… visez large : chaque plateforme comportant une communauté d’internautes s’intéressant aux cryptos est intéressante à investir. Soyez régulier dans vos communications et adaptez votre contenu à chaque réseau : on ne communique pas de la même manière sur Twitter que sur Tiktok ! Vous pouvez également ouvrir une chaine Youtube et y mettre en ligne de courtes vidéos pédagogiques qui expliquent en une ou deux minutes un concept clé de votre projet. Vous pourrez ainsi réaliser un tutoriel destiné aux investisseurs débutants qui souhaiteraient souscrire à votre ICO.

Vous avez aussi la possibilité de vous adresser à des professionnels du marketing, qui gèreront votre campagne de communication de A à Z. Cette alternative à bien évidemment un coût financier, mais vous permettra de vous focaliser sur ce qui est essentiel pour vous : le développement et la finalisation de votre projet. Notre cabinet de conseil « The Lams » propose une formule « Marketing 360 » où nous nous occupons de l’intégralité de votre campagne de lancement d’ICO. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à nous contacter via le formulaire dédié à cet effet, nous vous répondrons dans les plus brefs délais !

Augmenter les chances de succès d’une ICO

Récemment, un document de travail de la Banque Centrale turque a analysé 2318 ICOs s’étant déroulées entre avril 2015 et janvier 2020. Les économistes qui ont rédigé l’article ont cherché à identifier les facteurs déterminants le succès d’une ICO. Pour les anglophones, le texte complet est disponible en cliquant ici . Les auteurs identifient 4 éléments pouvant booster les chances de succès :

  • Sans surprise, les ICO les mieux notées par les experts sont celles qui ont le plus de chance de lever des fonds avec succès. Le nombre d’experts est également important pour être réellement représentatif.
  • Les ICOs où les développeurs gardent un pourcentage important du nombre total de tokens disponibles ont plus de chance de réussir. Ceci s’explique par l’importance du « signaling » : en gardant une part importante des tokens pour eux-mêmes, les développeurs envoient un signal positif aux investisseurs indiquant qu’ils croient réellement dans leur projet. Les intérêts des fondateurs du projet et des investisseurs sont dès lors alignés, puisque les deux parties prenantes ont un intérêt à ce que la valeur des tokens s’apprécie au cours du temps. À l’inverse, les développeurs qui vendent la totalité ou quasi-totalité des tokens disponibles envoient un très mauvais signal aux investisseurs. Une fois la levée de fonds réalisé, les développeurs n’auront plus aucune incitation financière à ce que le projet soit un succès.
  • Les ICOs avec des délais courts de souscription tendent à avoir un meilleur taux de succès que celles avec des délais plus longs. Ici encore, c’est une histoire de signaling : des délais longs indiquent que les développeurs sont pessimistes sur leur capacité à attirer des fonds et se donnent par conséquent un délai supplémentaire ; alors que des délais courts signalent que les fondateurs du projet sont très confiants et anticipent que les investisseurs seront nombreux à se bousculer au portillon pour souscrire. Selon un article du CoinTelegraph, la période moyenne de souscription des ICOs qui réussissent est de 41 jours.
  • Le marché global des cryptos doit être dans une dynamique positive. Tout comme le succès d’une IPO peut dépendre des conditions des marchés actions, le succès ou l’échec d’une ICO peut être lié à la tendance globale des marchés de cryptomonnaies. Il est ainsi bien plus facile de lever des fonds lors d’un marché bullish que dans un marché bearish.

Les erreurs à éviter pour réussir une ICO

Enfin, il est primordial d’éviter certaines erreurs qui pourraient entacher sérieusement vos chances de succès :

  • Bâcler le white paper, en pensant que personne ne va le lire. Même s’il est vrai que peu d’investisseurs vont le consulter, ceux qui vont réellement le lire possèdent un bagage technique important leur procurant une certaine aura dans la communauté blockchain. Ils pourront par conséquent détruire en un seul tweet la crédibilité de votre projet si celui-ci n’est pas solide sur le plan technique.
  • Ne pas avoir une vision claire de l’utilité de votre projet. L’époque où des ICO permettait de lever de gros montants en surfant simplement sur une hype totalement artificielle est révolue. Vous devez partager une vision avec vos futurs investisseurs, en insistant sur les besoins auxquels répond votre projet et en soulignant ses forces qui feront qu’il sera durable dans le temps.
  • Ne pas avoir vérifié l’intégrité des membres de votre équipe. Nous l’avons déjà abordé dans la section dédiée à l’élaboration du projet, mais c’est un élément très important : vérifiez le background de vos développeurs. Si l’un d’entre eux a été mêlé à un précédemment scam, vos potentiels investisseurs finiront par le savoir. Dans le monde de la crypto, tout finit par se savoir un jour où l’autre, et votre réputation peut être détruite si vous êtes associé à une personne peu scrupuleuse.
  • Ne pas avoir de plan marketing solide. Il ne suffit pas de faire 2 – 3 tweets et de poster quelques visuels sur Instagram pour garantir le succès de votre ICO. Vous devez avoir une idée précise des médias que vous souhaitez investir, du type de contenu pour chacun d’entre eux, de la fréquence et des tranches horaires auxquelles vous allez poster votre contenu. Attendez-vous également à ce que votre projet soit publiquement attaqué par vos concurrents, et vous devez maîtriser les ficelles de la communication pour y répondre le plus justement et efficacement possible : une réponse humoristique tenant une en une seule ligne peut avoir bien plus d’impact sur les réseaux sociaux qu’une longue explication de texte !

Si vous craignez de réaliser des erreurs qui pourraient vous coûter cher, vous pouvez faire appel à notre équipe de professionnels. Fort de notre expérience dans le monde de la DeFi et des levées de fonds, nous vous proposons un service clé en main où nous nous occupons de l’intégralité de votre campagne marketing. Si vous avez des questions ou souhaitez recevoir un devis, contactez-nous !

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